Sur le départ

hrpg: faudra qu'on m'explique comment un fantôme peut glisser sur une mousse... un fantôme...

Là il ne joue pas le rôle d'un fantôme, mais d'un assassin nommé Kit, appelé par Akiyo pour jouer un PNJ villageois...

ok mais pourquoi ne crée t'il pas un nouveau compte?

(ahhh ça fait du bien d'écrire depuis son bon vieux compte!!!)

[HRPG] : Malgré toutes les bêtises que je peux raconter, je n'irai peut-être pas à Iwa mais dans les Plaines Enneigées. Ca dépend de Lukas... Bon, de toutes façons, j'imagine que c'est moi qui ouvre le rp donc je me débrouillerai ^^...


Akiyo s'arrêta.

C'était si étrange, d'entendre ces mots qui lui étaient adressés, ces mots qui avaient été tracés pour elle alors qu'elle n'existait plus, par une plume à présent absente. Elle secoua la tête, machinalement, comme on chasse un insecte. L'espace d'un instant, alors qu'elle écoutait la voix de l'âme, il lui avait semblé entendre une autre voix, si semblable, celle d'Akura. Ce n'était qu'une illusion, une de celles contre lesquelles elle ne pouvait se prémunir.
Une de celles qui étaient dangereuses.
Elle reprit contenance, en même temps qu'elle prenait la boîte des mains de l'âme. Tandis qu'elle se débattait avec le fermoir, son esprit faisait le point sur ce qu'elle venait d'entendre.
Ainsi sa Kage était partie d'elle-même... Où? Pas besoin de chercher longtemps pour avoir une réponse. Plus que sa raison, c'est son coeur qui la lui donnait, claire comme du verre. L'image s'imposait à elle, d'une netteté effrayante, celle de ce visage pâle et étréci, de ces prunelles glacées, ces prunelles qu'elle avait appris à haïr. Le sang se fit brûlure, se fit poison dans ses veines. C'était lui, c'était encore lui. Toujours...
Elle ne laissa rien paraître de son trouble. Elle réfléchissait.

"Une seconde... Mis à part ce que je comprends des lignes d'Akura, rien ne prouve concrètement qu'elle soit partie le rejoindre. Cela me paraît être clair, je serais tentée d'aller au plus tôt à sa recherche, mais... Je ne suis pas seule. Il vaudrait mieux s'en assurer auparavant. Et, pour cela, je dois comprendre ce qui a poussé Akura à quitter Ea. Ma mort donc. Bon. Et celle d'Eichiro... Comment cela c'est-il vraiment passé?"

Le fermoir céda, avec un petit claquement, au moment même où elle parvenait à une conclusion. Délicatement, presque religieusement, elle ouvrit la boîte, en sortit les deux objets.
Une baguette. Elle roula, inerte, entre ses doigts fins. Elle était bien réelle, solide, mais il lui paraissait tenir un frêle bâton d'encens. Elle savait. En abandonnant son instrument, c'était comme si Akura s'était amputée d'un morceau de coeur.
Sans mot dire, Akiyo rangea la baguette dans sa large ceinture et en replia soigneusement les pans. Elle se saisit du bandeau. "Sois une bonne Kage", avait-elle dit. Akiyo en avait presque envie de rire. Certains auraient profité d'une telle occasion, et en premier lieu beaucoup de ses compatriotes. Akiyo était incapable de cette sorte de démarche, non, dans son cerveau frustre ne tournait que cette seule pensée : Ea ne serait plus Ea sans Akura. Et qui Akura avait-elle cru qu'elle était, pour lui demander de ne rien tenter? De préserver sa vie?
Akiyo n'avait pas peur de la mort...

"La mort... Si tu savais..."

Elle avait de nombreuses raisons de retrouver Akura. De secourir son amie, la plus précieuse. Elle déplia le bandeau, l'enroula autour de son propre poignet.

"Tu as dit que plus rien ne te retenait à Ea, mais tu te trompes. Je suis en vie, et je n'ai pas peur. J'arrive, Akura, je viens te chercher..."

Serrant le noeud de tissu lisse, elle sourit à l'âme qui semblait inquiète :

-Cela ne m'appartient pas, je crois. Il est temps de le rendre à sa légitime propriétaire... Changement de route, les amis ! Dépêchons-nous si nous voulons arriver avant le soir.

Et, s'engageant entre les arbres, elle bifurqua en direction d'Iwa.



"... Qui que tu sois devenue."