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 Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance

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Akiyo
Eakage par intérim
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Akiyo


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Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance Empty
MessageSujet: Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance   Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance EmptyMer 9 Avr - 22:50

Imaginez....



Imaginez que, par un soir glacé, vous ayez ouvert les yeux au milieu d'un paysage ravagé. Blessé, hagard, vous auriez eu de la peine à vous relever. Mais votre vieux cuir en avait vu d'autres... Instruit par de longues années d'expérience, vous auriez d'abord recherché la chaleur et le repos pour oublier un horrible spectacle.

Vous auriez quitté le champ où, une minute auparavant, vous gisiez misérablement, et vous vous seriez traîné jusqu'au village de Taki. Vous seriez entré dans le restaurant de ramen, endroit qui présentait ce double avantage de servir des sakés généreux et d'être l'un des seuls où l'on ne lui poserait pas de questions douloureuses.

Vous y auriez été bienvenu, et, en habitué des lieux, vous auriez pris place au centre de la salle. Tremblant sous le traumatisme, puant le sang de vos camarades, vous auriez mis du temps à reprendre vos esprits. Mais le feu de la boisson serait parvenu à vous rendre les idées claires, et, à partir de ce moment, vous n'auriez plus eu qu'un seul objectif : venger les victimes de ce déplorable incident.

Autour de vous, les conversations allaient bon train. Lorsque vous seriez revenu à votre état normal, vous n'auriez pas tardé à vous y mêler. Dans ce restaurant, vous connaissiez chacun des clients. C'étaient de bons gars, sympathiques, et qui pourraient peut-être vous fournir des informations utiles... Vous n'auriez pas hésité à raconter votre histoire.

Alors, celui qui était à votre droite, celui qui venait, régulier, chaque soir depuis de longs mois, se serait penché vers vous avec un air de conspirateur. Ses yeux auraient brillé lorsqu'il aurait lâché dans un souffle :


- Je connais des gens qui pourraient peut-être t'aider.

Derrière vous, la serveuse apportait un plateau de thé.Vous auriez concentré toute l'attention qui ne s'était pas dissoute dans les vapeurs du saké sur la voix de l'homme, qui s'était redressé sur sa chaise, et vous livrait une histoire qui serait peut-être votre issue de secours.

- J'ai entendu parler d'un village caché, un village qui n'est pas comme les autres... Personne ne sait où il se trouve, mais on dit que ses membres sont vaillants... et aussi un peu spéciaux, aurait-il conclu avec une grimace éloquente. Ils pourront sûrement faire quelque chose pour toi... Ce village s'appelle Ea no Kuni. Le plus difficile...

Et c'est là que vous auriez cru que votre coeur s'était arrêté de battre. La serveuse, en effet, s'était glissée dans votre dos sans que vous ne la sentiez arriver. Et c'est elle qui aurait achevé, un drôle de regard dans ses yeux d'améthyste :

- C'est de le trouver, n'est-ce pas?

- Quoi?!

- Venez avec moi.


Que faire d'autre? Vous l'auriez suivie.

- Vous pouvez tenir une longue marche?


Vous n'auriez pas compris; et d'ailleurs peu lui importait. Elle était déjà partie, et atteignait la lisière de la forêt qui entourait Taki. Discrète comme une ombre, elle s'élançait, si rapide qu'elle semblait traverser la matière. Vous vous seriez alors lancé dans une course folle pour tenter de la rattraper, sans même savoir ce à quoi cette épopée allait vous mener. Vos tempes battaient, votre souffle était court, votre corps usé giflé par les branches. Dans votre gorge rêche, votre salive prenait peu à peu un goût de fiel. Enfin, vous seriez parvenus à une clairière, et votre guide vous aurait désigné un bloc de pierre.

- Installez vous.


Vous vous seriez assis, une angoisse étrange vous nouant les tripes. Malgré tous vos efforts, il vous aurait été impossible de percevoir une quelconque nuance d'émotion dans le ton de sa voix. Vous auriez attendu, comme un condamné attend une sentence libératrice... ou mortelle.

Pouvez vous vous l'imaginer? Oui? Alors il vous est facile de vous représenter ce que ressentait à cet instant Masaru Baikokudo.


***

Akiyo se plaça face aux vieillard en fronçant les sourcils. Celui-ci s'était finalement laissé tomber sur le rocher, visiblement épuisé. Elle se demandait à présent pourquoi il cherchait Ea, et ce qui lui était arrivé.

(HRPG : Pour les raisons et les détails de ma carrière de serveuse dans un restaurant sordide de Taki, voir ma seconde mission Wink)


-Où sommes-nous?


Elle eut un regard indifférent.

-Nous sommes à quelques kilomètres de ce fameux village dont vous semblez tant avoir besoin... Mais, continua-t-elle en voyant la lueur d'envie qui s'était allumée dans ses yeux, n'essayez pas de le chercher. Il est inaccessible à qui n'en connaît pas déjà l'emplacement.

La lueur s'éteignit.

-Cependant... Il se peut que je puisse vous aider, Masaru Baikokudo.

Le vieux shinobi avait blêmi.

-Comment connaissez-vous mon nom?

-Facile, répondit-elle avec un petit sourire. Il m'a suffi de le demander au restaurant. Vous devriez faire attention, ajouta-t-elle, redevenant sérieuse. Maintenant, dites-moi ce qui vous préoccupe.

Le vieillard se racla la gorge, avant d'entamer, d'une voix plaintive :

-Je suis originaire du lointain village d'Iwa. Je ne m'étendrai pas sur les circonstances durant lesquelles cette tâche m'a été confiée, mais il y a peu de temps ont commencé sur notre territoire des incursions armées de ninja inconnus, que le signe gravé sur leur bandeau nous à permis d'identifier comme venant de Taki. Les temps passaient et les offensives ne cessaient pas. Alors notre chef de village a pris une décision. Ce serait la guerre, puisque Taki ne voulait pas stopper ses attaques, et, Iwa étant lui supérieur en force militaire, nous écraserions ce village comme un insecte! Mais notre Kage est un homme prudent, et avant de lancer le premier assaut, il voulait s'assurer que les intentions de Taki étaient réellement mauvaises... Il est profondément bon, vous savez...

Akiyo eut une moue dubitative, mais ne l'interrompit pas. Elle-même était loin d'être un exemple...

-Alors, il m'a confié un message scellé à destination du Kage de Taki et il m'a fourni une escorte formée de ninja courageux. Mes camarades, mes frères... Et maintenant, ils sont morts. Oh, pardonnez-moi, je reprends mon histoire. Je suis donc arrivé à Taki no Kuni, où le chef m'a reçu fort civilement. Tout semblait se dérouler normalement. Seulement, à peine avais-je quitté le village qu'un groupe d'hommes nous est tombé dessus par surprise... Ils étaient de Taki.

L'attention d'Akiyo redoubla.

« Une traîtrise? Ce n'est pas possible, la nouvelle s'en serait répandu dans la région. Je saurais quelque chose... »


Cependant, le vieux ninja continuait son récit. Sa voix tremblait, à présent, et les mots paraissaient avoir du mal à franchir la barrière de ses lèvres.

-Nous avons été submergés par le nombre... Seul, j'en ai réchappé. Mais je sais qu'ils me traquent. J'ai perdu mon équipe, et même le bandeau frontal de mon village. Un peu plus, et je perdais la vie. S'il vous plaît, aidez-moi, je veux retrouver mon pays !

-Si je comprends bien, vous me demandez de vous escorter.

-Oui..., il marqua une pause. Et si vous pouviez demander à ceux d'Ea de vous envoyer un soutien, pour me protéger des attaques...

-Ce n'est pas la peine. Je peux très bien m'en charger moi-même.


Les mots ne suffisent pas à rendre la stupeur qui se peignit à cet instant sur les traits de Masaru Baikokudo. Il regardait fixement Akiyo, sa silhouette gracile, ses mains délicates, qui ne semblaient pas faites pour tenir une arme. Elle paraissait si fragile... Le vieil homme doutait que cette jeune fille soit la personne la mieux placée pour assurer sa protection. Mais il se trouvait malheureusement réduit à la dernière extrémité. Il lui faudrait bien se contenter de ce dont il disposait.

Akiyo était bien loin de ces préoccupations. Elle était soucieuse. Non, tout irait bien, le fait qu'elle accepte de l'aider ne poserait aucun problème au village. Il ne connaissait pas son nom. Elle le ramènerait chez lui, puis s'en irait, comme une ombre... Rien ne pouvait arriver.

-Allons-y,
lança-t-elle. Si vous voulez arriver rapidement, il faudrait déjà commencer par partir.

Et, après avoir reçu un soin qui aurait dû coûter beaucoup de Chakra à la jeune kunoichi, le vieillard suivit son guide qui reprenait la route d'Iwa. Chaque minute qui passait les rapprochait davantage de... son pays.

Akiyo prit appui sur une branche noueuse. D'un bond léger, elle la quitta pour une autre. Encore un pas en avant. Tout allait bien, ils progressaient même plus vite que prévu. Mais la jeune shinobi avait connu depuis son plus jeune âge les champs de bataille, et elle ne savait que trop qu'un tel calme était souvent trompeur. Celui-ci ne pourrait pas durer éternellement.

Nerfs à fleur de peau et sens en éveil, Akiyo était prête à une attaque... Mais personne ne se montrait. Elle ralentit quelque peu l'allure pour laisser son protégé improvisé se placer à son côté. Il avait du mal à suivre le rythme, et, de plus, n'avait pas prononcé un seul mot depuis le début du trajet. Il restait taciturne, renfermé sur ses pensées, ou ses craintes. Akiyo grinça des dents. Elle commençait à douter. Avait-elle bien fait d'accepter cette mission?

Un sifflement vint briser ces moroses réflexions. Le kunai avait traversé les feuilles tendres de l'if. Lancé de toute évidence d'une main experte, il avait décrit une admirable trajectoire diagonale, pour venir se ficher dans la fente d'un tronc, légèrement au-dessus du groupe. L'arme vibrait encore, en émettant un sifflement imperceptible.

-A terre !!!, ordonna Akiyo.

Il lui fallut une seconde pour vérifier que le vieil homme obéissait bien à son injonction, avant de se plaquer à son tour sur le sol dur. Juste à temps. Le souffle de la déflagration fit trembler la terre, mais ils furent, heureusement, épargnés. Lorsqu'elle se releva, des langues de feu achevaient de dévorer le pauvre arbre dans lequel la lame s'était enfoncée. Lui n'avait pas eu leur chance, et il commençait déjà à tomber en cendres. Derrière elle, Akiyo sentit que son protégé se redressait à son tour.


-Allez vous, oui ou non, vous décider à vous montrer?, demanda Akiyo en s'adressant à l'if de gauche, celui d'où était parti l'arme.

Les ninja de Taki émergèrent du feuillage. Ils étaient environ une dizaine, et leur détermination était bien visible sur leur visage. Une voix tonna :


-Masaru Baikokudo, nous te sommons de te rendre ! Je vois que tu t'es trouvé une protectrice, mais je doute que cela suffise à te sauver.

« Vraiment? »

On allait voir à qui le sort donnerait raison...

Masaru Baikokudo s'était recroquevillé, toute sa superbe envolée. Il se glissa, tremblant, sur la gauche d'Akiyo, et planta son premier kunai dans le roc, à côté d'elle. Le petit bout de parchemin clair flottait au vent. Ce serait sa délivrance... Mais le plus dur restait encore à faire. Il s'agenouilla, commença à progresser penché dans les broussailles. La peur le liquéfiait. Surtout, ne pas regarder autour de soi. Rester fixé sur l'objectif. Une sueur froide lui noyait le front. Enfin, il planta le second kunai.

-Mais qu'est-ce que vous faites?, lui lança soudain la fille qui l'accompagnait.

Les yeux du vieux shinobi s'agrandirent. Son corps semblait s'être transfiguré. Elle... rayonnait, nimbée d'une chaude énergie dorée. Akiyo eut un sourire triomphal. Le Soleil était avec elle. Son poing vint cueillir un des assaillants au creux de la poitrine. Il s'effondra, la peau déjà marbrée de rouge.

Masaru Baikokudo eut un sourire triomphal. Ca y était. Il enfonça le dernier kunai dans le sol, à la droite d'Akiyo. Sa technique était à présent terminée. Il regarda la jeune fille qui luttait maintenant à mains nues contre son adversaire. Elle avait nettement l'avantage. Il observa, avec surprise, que son ennemi semblait être couvert de graves brûlures. Sa protectrice allait donc mourir... Mais tant pis. De toute façon, une mission d'escorte pouvait sans problème exiger le sacrifice du protecteur. C'était naturel. Cette kunoichi ne méritait pas d'être préservée. Pas lorsque l'on considérait son existence en regard avec la sienne. Oui, ils mourraient tous, mais lui serait sauvé. Et c'était le principal. Sa technique emporterait tous ces incapables dans un océan de flammes.
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MessageSujet: Re: Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance   Entraînement d'Akiyo n°8 : Une affaire de confiance EmptyMer 9 Avr - 22:55

[HRPG] : Je parie que vous vous demander ce qu'il va bien pouvoir se passer... Vous voulez connaître la suite, hein? Voeu exaucé... Voici la 2e partie des réjouissances...



D'un bond en arrière, il sortit du champ d'action du jutsu. Tout à sa joie, il n'avait pas remarqué cette personne qui, derrière lui, épiait soigneusement chacun de ses gestes. Il joignit les mains et exécuta les signes.

Alors, tout alla très vite.


-Katon ! Le triangle sans retour !

-Suiton ! La grande cataracte !


Les trois parchemins explosèrent en même temps. Une gerbe de feu naquit le long des trois côtés du triangle, avant de se propager rapidement vers son centre. Les flammes se dressèrent, paraissant douées d'une vie propre. Elle s'élançaient... droit sur Akiyo. Et vers les autres shinobi contre lesquels elle combattait. Le visage du ninja de Kumo, dans le dos de Masaru Baikokudo, perdit instantanément toute couleur. Il n'avait pas été assez rapide. Rageur, il appuya le tranchant de la lame de son sabre contre la gorge du vieillard.

Mais la masse de liquide née de la grande cataracte entrait à cet instant en contact avec le brasier. De la vapeur d'eau s'éleva, formant un épais nuage qui dissimulait la scène aux yeux des deux spectateurs impuissants. Le shinobi de Kumo suspendit son geste. Pâle, angoissé, il attendait, de même que sa victime immobile.

Lentement, l'impénétrable voile blanchâtre se dissipait. Des contours flous commencèrent à se dessiner dans le brouillard. Une ombre... Une silhouette fantomatique émergeait de la brume. Une fine silhouette, avec de longs cheveux noirs. C'était Akiyo.

La jeune fille avança doucement vers son protégé. Se glissant derrière son agresseur, elle fit sauter la lame qui le menaçait. L'autre ne bougea pas, comme stupéfié par cette apparition surnaturelle. Cependant, les autres shinobi, à qui l'eau avait permis de survivre, avaient encerclé le petit groupe. Le combat reprenait.

Akiyo était déterminée. Le vieil homme, par son action désespérée, avait failli leur faire perdre la vie à tous les deux, mais à présent, la donne s'était inversée. Elle le protégerait, et savait qu'elle y réussirait, quoi qu'il advienne. Elle ferait tout pour le sauver, allant jusqu'à sacrifier son existence même, car telle était sa mission. Et jamais il ne serait dit qu'elle aurait manqué à ses engagements. Oui, elle le sauverait... même s'il semblait faire tout son possible pour se condamner.

Il était là, entouré d'ennemis, sans possibilité de retraite, et ses mouvements s'étaient paralysés. Il restait figé, statufié de terreur.

-Poussez vous... poussez-vous, bon sang !!!, hurla Akiyo.

Elle lui donna un élan qui le projeta trois mètres plus loin. Il atterrit dans la poussière du chemin, près du mollet d'un des ninjas qui le fixa d'un air ébahi pendant une bonne dizaine de secondes. Sans doute n'était-ce pas une façon très orthodoxe de traiter celui que l'on escortait, mais c'était cela ou finir découpé... Ou pire. Il s'agissait à présent de réagir. La voix claire d'Akiyo résonna dans la forêt comme la foudre déchire un ciel d'orage.

-Asahi Bunshin no Jutsu !

A son injonction, les trois clones solaires apparus allèrent relever son protégé, lui faisant un lumineux rempart. Ils tiendraient contre d'éventuels assaillants... Profitant du fait que la manoeuvre de la jeune shinobi avait détourné son attention du combat, un des ninjas de Kumo fonça. Sa lame s'enfonça dans la peau tendre, sans y pénétrer. L'homme resta sans réaction, le sabre à la main, plaqué contre la joue de la jeune fille. Elle se retourna, et le força à reculer.

Le combat ne devait pas s'éterniser...

Akiyo couvrit d'un regard rapide le fouillis d'arbres. Elle allait pouvoir déployer ses liens. Lentement, paisiblement, comme si les ennemis qui s'abattaient sur elle étaient insignifiants, comme si les jutsu qu'ils déployaient autour d'elle, dans un tourbillon de bruit et de fureur, ne pouvait pas l'atteindre, elle ferma les yeux. Se concentrer...

Lorsqu'elle les rouvrit, ses prunelles restaient résolument fixées sur le sol. La brise du soir emporta ses paroles, mais elle ne put masquer le grondement souterrain de la terre qui s'ébranlait.

-Dôton !!! Daichi no Gôukyûu !!! Le Râle de la Terre Mère !!!

Le sol se soulevait... Parfait. Sous le regard attentif d'Akiyo, et sous les yeux stupéfaits des autres ninjas, la terre se fendait, se craquelait. Elle lui offrait son dernier sacrifice. Doucement, comme timidement, une frêle pousse d'un joli vert tendre sortait de chacun des creux. Les plantes étaient nombreuses. Elle se teintaient peu à peu de reflets rougeâtres, violacés ou bien bleutés. Sur le champ de bataille, chacun suspendit son geste pour admirer le prodige, la naissance d'une vie nouvelle. Ils en oubliaient que le relâchement des réflexes conduit bien souvent à la mort. Akiyo, elle, le savait.

Dans un geste fiévreux, elle releva les bras au ciel. Les végétaux grandirent jusqu'à atteindre une taille immense, leur couleur vira au vert sombre, puis au noir mat. Ils se parèrent d'épines belles et mortelles. Enfin, ils étaient arrivés à maturité. L'opération avait pris le temps d'un éclair.

Akiyo haletait. La sueur perlait à son front. Résolument, elle tissa à travers les bois à présent silencieux un réseau de lianes aussi fin qu'une toile d'araignée, coupant toute retraite à ses proies. Son piège était monté. Il ne restait plus qu'à le refermer. Elle guida les plantes restantes jusqu'aux shinobi de Kumo. Les lianes obéissaient à chaque frémissement de ses doigts, semblant parfois même dépasser sa pensée. Elle s'enroulèrent autour des corps qui se débattaient, entravant leurs mouvements, leur fermant les lèvres sans qu'ils aient pu pousser un cri, les étouffant, les asphixiant, ne laissant pas un centimètre carré de peau à l'air libre. Ils étaient prisonniers, prisonniers et impuissants.

Alors, sur un geste d'Akiyo, les plantes fatales resserrèrent leur étreinte. Les pointes vénéneuses s'enfoncèrent dans les chairs en déchirant les membres. Le dernier soupir s'était tu.

Akiyo était partie sans un regard en arrière. Elle avait retrouvé son protégé, que les clones solaires avaient préservé, et avait repris le voyage, après lui avoir demandé, d'une voix courte et hachée :

-Allons-y.

Lui n'avait, une fois de plus, pas prononcé une parole, et cela convenait à Akiyo. La jeune fille s'était murée dans un silence anéanti. Jamais mettre un pied devant l'autre ne lui avait coûté autant d'efforts, et elle faisait de son mieux pour ne pas s'écrouler. Ces hommes avaient connu une fin horrible. Dans sa tête passaient et repassaient de sinistres visions. Elle tentait tant bien que mal de les chasser, se raccrochant désespérément, comme à un radeau de fortune, à l'histoire du vieil homme, à son tragique destin, pour se convaincre qu'ils méritaient leur sort.

Alors qu'ils arrivaient à quelques kilomètres d'Iwa, le vieillard prit la parole :


-Vous pouvez me laisser ici, je vous remercie. Je continuerai la route seul. Votre mission est achevée. Vous avez pleinement rempli votre part du contrat.

Sans se poser davantage de questions, Akiyo laissa le vieux shinobi s'en aller. Elle se retourna pendant qu'il disparaissait au loin, et s'engagea sur le chemin du retour, évitant soigneusement l'endroit où le massacre avait eu lieu. Elle se sentait tourmentée, et à présent qu'elle n'avait pas de présence, même faible et silencieuse, à ses côtés, sa douleur lui pesait plus lourd encore. Elle chemina longtemps, sans prêter attention aux lieux qu'elle traversait, et c'est dans ce triste état qu'elle arriva à Kumo no Kuni. Dans ce triste état qu'elle découvrit le champ.

Le champ était un champ comme tous les autres, à ceci près qu'il paraissait dévasté. Curieuse, Akiyo s'en approcha, des mots épars lui revenant à l'esprit :


« Seulement, à peine avais-je quitté le village qu'un groupe d'hommes nous est tombé dessus par surprise... Mes camarades, mes frères... Et maintenant, ils sont morts. »


Les compagnons de Masaru Baikokudo... Elle venait d'en trouver la sépulture.

Akiyo avait donc la preuve tangible de leur existence. Quelle triste sépulture ! Les hommes qu’elle voyait là avaient été de valeureux shinobi, ils auraient dû recevoir les honneurs de leur village… Et voici qu’ils pourrissaient en terre étrangère, sans possibilité de retour. Akiyo les contemplait, et soudain, elle remarqua un fait étrange.

Le ninja qui reposait à sa droite ne portait pas de bandeau frontal.

Elle se souvenait du récit du vieillard, et en déduit que le bandeau avait dû glisser dans la boue du combat. Fébrile, elle s’agenouilla, et se mit à fouiller le sol de ses doigts fins, voulant au moins rendre à ce pauvre homme son emblème. Sans succès.

Elle se releva alors, et jeta un long regard sur le champ de bataille. Ici ! Et là encore ! Aucun des cadavres qu’elle voyait ne portait de bandeau. Elle s’avançait entre les corps, soudain alertée. Elle ne voyait partout que des fronts blancs, sans parure. Là ! Là, un homme arborait fièrement un bandeau derrière ses mèches brunes. Akiyo s’approcha, et eut un coup au cœur. Le bandeau était bien à l’insigne d’Iwa no Kuni, mais il était traversé de profondes entailles.

Brusquement, le jour se fit dans son esprit.

C’était donc ça… Les yeux d’Akiyo se voilèrent de pourpre. Un pourpre fatal.




Cher Masaru Baikokudo,

Tous les shinobi ne sont pas des assassins sans âme. Sachez-le. Vous avez trahi la mienne, et ce genre d’erreur se paye généralement très cher. Vous m’avez fait avoir pitié de vous, pitié ! Vous m’apparaissiez fragile et innocent, et j’ai voulu vous aider. J’ai accepté de vous escorter, sans rien exiger de vous en échange, parce que votre misérable destinée m’avait émue. Lorsque j’ai compris que tout cela n’était que mensonges, il était trop tard. Je m’étais déjà traînée dans le sang et la boue, j’avais déjà commis l’irréparable. J’ai mis fin à des vies, parce que je croyais que vous étiez sans tache. Un nid de serpents aurait plus de vertu que vous.

Vous avez fait honneur à votre nom, je vous félicite. A présent, je me dois de vous éliminer. Pour ce que vous m’avez fait, mais aussi, surtout, pour ce que vous êtes. Je sais en effet que les raisons qui vous ont menées à Taki étaient loin d’être diplomatiques. Vous êtes un déserteur, et des pires. Tous les déserteurs ne sont pas d’ infâmes crapules, mais vous suffisez à les déshonorer. Je sais que moi-même ne suis pas un modèle de bonté, mais, s’il m’est arrivé de tuer, vous avez trahi.

Je vais donc vous empêcher de nuire à nouveau, et ne croyez pas que ce soit de gaîté de cœur. Parce que vous avez été mon protégé, parce que j’aurais sacrifié ma vie pour sauver la vôtre, parce que je vous ai connu, enfin, lorsque je pensais que vous étiez bon, j’éprouve comme un pincement de… remords à cette idée. Mais ce sentiment vous est sûrement inconnu. Je prends donc la peine de vous avertir, afin que vous puissez m’attendre courageusement, le sabre à la main, et enfin combattre de façon digne d’un vrai ninja, au lieu de crever comme un chien.

A très bientôt donc, et je vous préviens : n’essayez pas de m’échapper, je vous retrouverai. Vous allez très vite comprendre pourquoi les shinobi d’Ea sont si… spéciaux.

Apprenez que dans la vie, tout est affaire de confiance.



La lettre était arrivée le matin. Elle n’était pas signée. Dans sa retraite solitaire, sous les troènes épais, à quelques lieues du village d’Iwa no Kuni, Masaru Baikokudo, dernier membre d’une bande de bandits, se sentit soudain très las. Tout allait de mal en pis. L’attaque de Kumo avait essuyé un cuisant échec, il en était le seul survivant, et maintenant çà… Il n’était plus maître de ses mouvements, et, à mesure que la lumière du Soleil déclinait, sa crainte augmentait. Il lui avait fallu, lorsqu’il était accompagné de sa protectrice, un jour pour couvrir la distance le séparant d’Iwa… La peur veillait, tenace, comme une créature sinueuse à demi éveillée au fond d’un lac. Elle prenait de plus en plus d’empire sur lui, annihilant sa volonté. Troublant ses actions. Il aurait pu s’abandonner au désespoir, mais non. Il tenait trop à sa vie pour la croire définitivement terminée. De plus, il était trop lâche pour fuir, sachant qu’elle le rattraperait. Il restait donc prostré, inquiet, sur le qui-vive, sa lame dans son poing crispé. La nuit tomba, avec ses murmures angoissés, entachant d’ombres changeantes les murs grenus de la cachette. Il n’avait pas pris la peine de mettre de la lumière. Il ne bougeait pas. Quand la Lune se leva au-dessus des nuages, quand il aperçut une silhouette vive dans l’entrelacs de branchages, il se redressa péniblement, brandit son sabre. Des nappes d’obscurité jonchaient la salle. Elle entra par la fenêtre, quasiment invisible dans sa tenue de nuit. Il voulut lui enfoncer la lame dans le cœur, mais, soit que la main tremblante ait manqué sa cible, soit que sa résistance l’en eût empêché, il n’y parvint pas. La seule chose qu’il put apercevoir d’elle fut ses yeux, des yeux couleur de sang. Une immense douleur se répandit dans tout son être.

Et alors, ce fut le silence.
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