Akura avait décidé de se payer une petite virée touristique à Taki... du moins, c'était la raison officielle. L'autre, c'était qu'elle avait entendu qu'Orochimaru y était passé. Au fond d'elle, elle se disait qu'il ne reviendrait pas là où il l'avait cherché... où il avait voulu retrouver son joujou favori...
Elle ricana: jamais il ne pourra l'attraper, tant qu'elle se mouvait de village en village. Et elle était prête à devenir totalement nomade pour garder sa liberté, pour ne plus servir d'arme à son père. Elle ne s'était jamais demandé pourquoi elle refusait autant cette vie qui peut-être en valait une autre... peut-être parce que son instinct lui criait qu'elle valait mieux qu'un chienchien allant chercher le journal à un criminel de rang S. Oui, ce devait être ça.
Maintenant elle marchait, essayant de son mieux de ne pas penser au présent. Elle ne devait pas se laisser aller ici...
Place du marché. Akura entendis un chuchotement, venant d'une ruelle sombre:
-Hé, toi... j'ai quelque chose pour toi...
Intriguée, Akura suivit la voix et arrivant devant un stand. Un homme d'environ quarante ans la regardait, avec un sourire... étrange. Sa voix était neutre, mais son regard empli de détresse. Quoique, ce serait plutôt de la mélancolie... Akura n'en savait rien, mais elle comprit que cet homme ne lui causerait aucun tort.
-Qu'avez-vous à me proposer?, dit-elle tranquillement.
-En réalité, bien peu de choses... mais vous me semblez être quelqu'un de très tendu. Seriez-vous... traquée?
Akura sursauta: comment cet homme savait-il...?
-Non, je ne lis pas dans les pensées, mais...
Akura lui coupa la parole brutalement, plaquant la lame qu'Akiyo lui avait offerte sur le cou de l'homme.
-Qui êtes-vous?? D'où venez-vous?
-Je m'appelle Elvis, et tu ne connais pas l'endroit d'où je viens. De toutes manières, nous ne sommes pas là pour nous entre-tuer. Seule la musique compte...
Sans se rendre compte, Akura eut un frisson. Une voix inconnue résonna dans son esprit, effaçant l'espace de quelques secondes les autres pensées...
"This is How you remind me and what I really am, This is how you remind me and what I really am."
Sans se soucier du trouble de son agresseuse, Elvis continua de parler:
-C'est pour la musique tu vis et que tout le monde en soit vit. Mais tu l'ignores encore... c'est pour éveiller ce rock qui est en toi que je te parle. Et pour t'offrir un cadeau... un cadeau qui te sera plus utile qu'une arme...
D'un geste, il désigna l'arrière de son stand, un fragment de bâtiment. Akura, que curieusement les paroles de l'homme avait apaisée, entra dans l'arrière-stand. Ce qu'elle y vit fut un choc... même si normalement la vue d'une batterie ne choque personne. Elvis lui tendit deux baguettes noires. Akura les prit et s'installa...
Un coup, de coups. Une multitude de coups, certains en même temps, certains sur le rythme. Un, deux, trois, quatre... encore des coups, de plus en plus coordonnés. Un tempo, unique, battant aussi rapidement que son coeur...
Etat de grâce...
Elvis s'approcha d'elle et dit:
-Si tu veux, tu peux la prendre, je te la signerait dans un parchemin d'invocation... par contre, garde les baguettes avec toi. Ne me remercie pas... c'est moi qui doit le faire... car maintenant, je peux retourner... à Graceland...
Lentement, Elvis s'évapora. Akura vit un parchemin apparaître au lieu de sa batterie. Elle prit ses baguettes, et les accrocha à sa ceinture. Elle repensait à cette étrange rencontre... quel était cet autre monde? Et quel était le pouvoir qu'elle avait ressenti en jouant?
Elle ne se demanda même pas pourquoi le stand avait disparu. Elle n'avait pas rêvé, le parchemin et les baguettes d'ébène était toujours accroché à sa ceinture, et elle était en vie... pourtant il lui avait semblé mourir et renaître...
En rentrant à Ea, elle se fit accoster par une bande de garçons. Le plus grand d'entre eux s'adressa à elle:
-Hey, la goth... t'es avec quelqu'un?
*Va mourir...*
-Non, pourquoi?? Je t'intéresse?
-Ça s'pourrait, ouais...
Akura sortit un kunai de sa manche en lançant:
-Je vous donne trois secondes pour partir. Si passé ce délai je vous vois encore dans mon champ de vision, je vous tue.
Le garçon, loin de paraître effrayé, s'approcha d'elle en murmurant:
-Allons... tu sais que t'es belle? Que je t'aime très fort??
Akura stoppa son décompte. C'était étrange: On ne l'avait pas souvent complimentée... on ne lui avait presque jamais dit qu'on l'aimait...
Le sourire carnassier du chef de bande la rappela à l'ordre. Pas question.
-Désolée, mais je suis déjà prise[i]articula-t-elle en déroulant son parchemin; instinctivement elle tira ses baguettes et frappa la cymbale sans même prendre la peine de s'asseoir. Le temps autour d'elle semblait s'être arrêté, et Akura vit l'homme d'avant Elvis, (elle croit qu'il s'appelait) lui faire un clin d'oeil.
-Je te félicite, Akura... tu as enfin compris...
Le temps sembla des nouveau marcher, et les garçons tombèrent, comme pris d'un étrange malaise. Akura reprit son instrument et retourna à Ea, articulant ces quelques mots:
-This is How you remind me and what I really am, This is how you remind me and what I really am...
Remarque: Nouveau jeu; devinez toutes les références?
Sujet: Entraînement no 4: Etat de grâce 
Sam 19 Jan - 21:58