[Hôpital d'Ea] Salle d'urgence

HRPG: Ben voilà, j'suis à plusieurs endroits en même temps...

Akura se retourna:

-Ben voyons... même si c'est ma meilleure amie, n'oubliez pas que je suis la kage d'un village en ruine...

Elle soupira...

-Mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils ont besoin de moi alors... oui, je vais rester...

Elle n'ajouta pas qu'elle se demandait si Akiyo ne serait pas mieux loin d'elle... tout ce qu'elle espérait, c'était la fin des souffrances de son amie... elle prit une chaise, s'installa au chevet de son bras droit puis fit un signe à Sachiko qui était en train de disparaître...

-Pour une fois, faites-moi confiance...

Elle ajouta, à voix basse:

-Akiyo... quand tu te seras réveillée, nous aurons a parler... mais pour l'instant, je t'en supplie, lutte encore un peu... ton enfer est bientôt terminé...

[HRPG] : Je n’ai pas le temps de passer voir le reste du forum, mais je profite d'une exceptionnelle demi-heure libre, alors que le PC n'est pas monopolisé par les 2ndes, pour poster ceci... J'attends toujours une amélioration, mais en attendant, voilà de quoi vous mettre sous la dent, et comme ça, je rouvre le topic... (sorry Akura, je n'avais pas vu tout ce qui s'était passé entre-temps...
A bientôt. Akiyo
PS : I''ll survive...


Puis un son.
Je me demande si je ne l'ai pas rêvé. Un rêve dans le rêve d'un rêve... Serais-je donc devenue folle? Je ne suis plus qu'une surface lisse et glaciale, une forme de pierre, une ébauche humaine, rien qu'une statue condamnée pour l'éternité. Comment serais-je encore capable de penser?
Tout cela n'a plus d'importance. Plus rien n'a d'importance, à présent.
Le son, de nouveau.
Une partie de ma conscience le somme de s'arrêter. Pourtant... Quelque chose se réveille en moi. Quelque chose qui grandit, qui petit à petit prend de plus en plus de place dans mon être sur lequel le son a laissé son empreinte indélébile. Quelque chose d'irrépressible. Si bien que je n'ai plus qu'un seul désir.
L'entendre à nouveau.
Non..., s'affole ma conscience qui tente de me retenir. Ne t'en vas pas... Tu es si bien ici... Tu peux enfin goûter au repos. Tu n'as plus à craindre de blesser ceux que tu aimes...

Peine perdue. Une soif inextinguible s'est allumée en moi.
Mais déjà le son retentit de nouveau, fugace et irréel.
Et encore une fois il m'est impossible d'y croire. Mon esprit tente de l'analyser, je voudrais le décrire, mais mots et pensées m'échappent. Ca ne peut être...Ce son n'est pas d'origine terrestre. Je...
Le son, encore.
Mes yeux morts se remplissent de larmes. Un long frisson parcourt mon corps de pierre...
Et l'enchantement vole en éclats.

Les larmes coulent sur mes joues, faisant fondre la pierre. Une brusque chaleur m'a envahie. Immense. Brutale. Trop pour le carcan qui m'enserrait. La roche devient feu, puis cendres. Puis disparaît. Mais je l'ai déjà oubliée. Je me suis levée, comme si ma vie toute entière dépendait de ce simple geste. Mais je sais qu'il s’agit de quelque chose de bien plus important.
Et je fais un pas, un autre. Le rythme a rejoint le son, envoûtant, syncopé. Une pulsation vitale. Une certitude s’est imposée à mon esprit. Je dois en trouver la source. Il le faut. Toute ma volonté est tendue vers ce seul objectif. Pas seulement parce que toutes les fibres de mon être sont attirées, presque inconsciemment, par cette source, pas seulement parce que ce son s’est tellement ancré en moi que je ne pourrais plus supporter d’en être coupée une seconde, pas seulement parce qu’en j’en ai besoin, mais aussi parce que j’en ai envie… Profondément envie.
Et c’est pleinement consciente que je suis le rythme, même si je suis totalement oublieuse du reste. Je suis le rythme qui résonne autour de moi, qui semble remplir l’espace entier. Et bientôt, je suis le rythme. Je ne sais plus qui, de lui ou de moi, guide l’autre. Il me semble que ce martèlement qui éclate à mes oreilles est le bruit de mes pieds se posant sur la terre. Ce battement porteur de vie, est-il venu de quelque instrument mystérieux, ou est-ce celui, devenu étrangement profond, rapide, heurté, de mon cœur ?
A mesure que je marche, la mélodie se fait plus complexe. Les notes coulent, se répondent, s’entraînent les unes les autres en un tissage magnifique. Ce n’est pas fini. Je ne sais plus depuis combien de temps je progresse ainsi. Le temps d’un soupir, celui d’un siècle ? Le son est plus fort. J’approche du but.
Et là-bas brille une lumière…
C’est une sorte de… déchirure. D’accroc. Elle palpite d’une chaude lumière blanche. J’y enfonce la main, sans ressentir la moindre douleur. Le mot me vient en même temps.
Portail.
Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Sans m’en rendre compte, j’ai agi. La moitié droite de mon corps a déjà disparu dans l’étrange vortex.
Je ne sais pas où je vais.
Mais une chose est sûre.
La musique vient de là.
Sans hésiter, je franchis le portail.

A plusieurs univers de là, dans la salle d’urgence de l’hôpital d’Ea, le corps d’Akiyo Higure, qui gisait morte entre les draps blancs, disparut soudainement.

« ???
Cette sensation…
Je ne me trompe pas. Je suis vivante !!! Je peux le ressentir avec certitude. Je suis à nouveau entièrement moi-même.
J’ai quitté les terres de la mort pour de bon. Ce pays, -quel qu’il soit- est un pays de vie. Il est aussi éloigné de la mort qu’on peut l’être.
Mais d’ailleurs… Où suis-je ? »
Elle a retenti, indiciblement belle. J’ai alors compris que ce que j’en avais entendu jusque-là n’était qu’un faible écho. Ici elle prenait sa pleine mesure, ici elle pouvait vraiment rayonner.
Je me suis lancée à sa poursuite.
« La musique… »

HRPG: Heu... je viens de m'en rendre compte... mais si ton corps a disparu, comment tu peux te réveiller en larmes?

[HRPG] : Justement, c'est un mystère... Et l'une des raisons pour lesquelles je vais me retrouver passablement en état de choc à mon réveil. C'est un peu pas clair -je t'avais dit que ce texte était bizarre-, alors je m'explique : c'est comme si mon voyage dans... l'ailleurs (hahaha, oui, c'était un portail ^^) avait effacé toutes les traces de ma mort. Je me réveille exactement là où j'ai mouru Plus étonnant encore -et c'est un secret- je n'ai plus aucune blessure...
Ce qui ne veut pas dire que je ne garde aucune trace...
Mais tu avais dit que tu voulais me parler... Dois-je t'attendre ou est-ce que je continue sans toi?


(Désolée si cette fin de topic n'a pas été comprise. Si elle a l'air étrange, c'est qu'elle l'est. L'enchaînement des évènements est totalement incompréhensible pour la pauvre ninja habituée aux certitudes que je suis. Et tout s'est passé tellement vite...)

HRPG: Si tu as lu mes derniers rp, tu sauras où aller... suis ton chemin...

[HRPG] : Désolée du retard... La suite demain.



Akiyo ouvrit les yeux. Le jour se fit à nouveau derrière ses prunelles d'améthyste.
Où était-elle?
Lentement, le flou de sa vision s'atténuait. Elle commençait à distinguer les contours des choses. Elle se rendit compte qu'elle était allongée dans un lit. Elle se redressa pour regarder autour d'elle, et constata qu'elle n'avait absolument aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Elle allait se rabattre contre l'oreiller blanc, lorsqu'un doute soudain la saisit.
Elle reconnaissait le jour. Ce n'était pas la lumière naturelle de... l'ailleurs, mais une autre, artificielle, qu'elle avait déjà vue. Oh oui, elle avait eu des occasions de l'observer, cette lumière, durant les longues semaines de formation qu'elle avait suivies afin de parfaire son ninjutsu médical. Elle l'avait vue tomber sur les visages blessés de shinobi rentrés de mission, ou encore sur celui de Kizuno, qui par sa faute s'était retrouvé dans un état critique. Ces lampes, elle les connaissait bien.

"Oh, non...."

Elle savait où elle se trouvait. A l'hôpital d'Ea. Et pire que cela.
En salle d'urgence.

Elle prit alors conscience du sang qui imbibait ses draps, et qui avait goutté, formant une flaque poisseuse sur le sol autour d'elle. De celui qui maculait ses vêtements. Des larmes qui séchaient sur ses joues meurtries. Sa main était restée crispée sur sa peau, à l'endroit où était apparue la vive chaleur. Lentement, comme craignant de se brûler, elle détendit ses doigts serrés contre le tissu.
Elle devait savoir ce qu'il lui était arrivé.
Akiyo se sentait étrangement bien. Elle rejeta les draps d'un geste vif, et fut étonnée de ne ressentir aucune douleur. Il fallait en avoir le coeur net. Elle se leva, fit quelques pas rapides dans la chambre. Sa démarche était fluide et assurée.
Intacte. Elle était intacte.
Une bassine d'eau claire se trouvait sur la table devant elle. Lorsque Akiyo s'y pencha, ses yeux s'agrandirent.
Elle regardait ce visage sinistré qui ne lui semblait plus être le sien. Le sang séché l'avait presque entièrement recouvert, formant une couche noirâtre sur.la peau très pâle. Ses épais cheveux noirs en étaient englués. Ils répandaient une odeur douceâtre, écoeurante, l'odeur de la mort.
La jeune kunoichi plongea la tête dans la bassine. C'était gelé. Elle frotta avec rage, tandis que l'eau rougissait.
Sous le sang, il n'y avait aucune blessure.

Mais on ne lui laissa pas le temps d'être surprise de ce prodige. Une femme venait d'ouvrir la porte, portant l'uniforme de l'équipe médicale d'Ea. Akiyo tourna vers elle son visage ruisselant, et l'autre se figea.
-Co... Comment?, articula-t-elle avec difficulté.
La jeune kunoichi n'en savait rien elle-même. Elle lui répondit simplement :
-Aucune idée.
La femme semblait hésiter sur la conduite à adopter. Finalement, elle fit volte-face, et se prépara à annoncer la nouvelle, les mots se formant sur ses lèvres :
-Akiyo-sama ! Akiyo-sama est viv...
Une main posée sur son épaule la retint. Akiyo demanda, sans pouvoir empêcher l'urgence de transparaître dans sa voix :
-Que s'est-il passé durant mon... absence? Akura, Eichiro, ils vont bien?

La mention du nom d'Eichiro eut des effets particuliers. Le visage de l'infirmière, dont les traits étaient auparavant partagés entre la joie et la peur, s'adoucit tout à coup. La peine le recouvrit comme un voile. Elle parla, et Akiyo sentit déferler sur elle une crainte irraisonnée.
-Je suis désolée...
Elle attendait. Il lui semblait qu'elle ne pourrait rien faire d'autre que d'attendre la fin de cette phrase qui, elle le pressentait, était terrible.
-Eichiro-sama, il est... mort.

Elle disait autre chose, mais Akiyo ne l'entendait plus. Elle s'était mise à courir, courir le long des couloirs vides de l'hôpital d'Ea. Elle dévala les escaliers, poussa la lourde porte, et se retrouva dans la rue.